Les achats textiles plombent l’empreinte carbone de la blanchisserie du CHU de Toulouse

Les achats textiles plombent l’empreinte carbone de la blanchisserie du CHU de Toulouse

La blanchisserie du CHU de Toulouse a réalisé son bilan carbone. Riche d’enseignements, notamment sur l’impact du linge choisi, l’étude a amené les équipes à analyser le cycle de vie d’une surblouse jetable en comparaison de surblouses tissées.

Le secteur de la santé est responsable de 5 à 8% des émissions de gaz à effets de serre en France. « Pour faire le lit d’un patient, nous consommons 400 à 1 200 litres d’eau par jour« , a rappelé Adèle Olivier, responsable qualité du groupement de coopération sanitaire (GCS) Blanchisserie toulousaine de santé, lors des journées d’études de l’Union des responsables de blanchisserie hospitalière le 6 octobre. Pour aller plus loin que ces chiffres globaux, la blanchisserie a lancé un projet pilote en réalisant son bilan d’émissions de gaz à effet de serre. L’équipe a mis en place le dispositif Diag décarbon’action, dont le coût de 12 000 euros a été pour moitié pris en charge par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie car il concerne une structure de moins de 500 salariés. « Ce projet nous a occupés pendant trois mois, avec une grosse phase de collecte de données — produits utilisés, consommations, etc. — que le bureau d’études a travaillées avant de nous en restituer le bilan« , décrit la responsable qualité du GCS.

Les résultats de l’étude basée sur l’année 2022 montrent que la blanchisserie toulousaine produit 5 700 tonnes de CO2 par an. Dans le détail, une tonne de linge prise en charge représente 22 tonnes de CO2. Le poste achats est le plus important puisqu’il couvre 85,9% des gaz à effet de serre de la blanchisserie. « Nous remarquons que le linge plat représente 86% des émissions dans les achats. Dans le détail, le linge plat 50% coton et 50% polyester compte pour 40% des émissionsc’est le plus impactant« , résume Adèle Olivier. Source de 3% des émissions de gaz à effet de serre, le poste énergie doit cependant être mis en perspective car ce chiffre ne prend pas en compte la combustion des déchets de l’incinérateur du Mirail par lequel le CHU se fournit en vapeur. La direction du GCS travaille actuellement à coconstruire un plan d’action à partir de ces résultats pour diminuer de 10% ses émissions relatives d’ici 2030.

Favoriser le polyester réutilisable et moins polluant

Le CHU a d’ailleurs poussé plus loin une réflexion née de la crise du Covid-19 sur l’utilisation de tenues réutilisables plutôt que jetables. Aidé de l’agence Primum non nocere, il a analysé le cycle de vie de trois types de surblouses : jetable en polypropylène, textile 65% coton et 35% polyester et surblouse textile 100% polyester dite CNI. Cette analyse du cycle de vie ne se base pas que sur les gaz à effet de serre mais étudie aussi les impacts sur les écosystèmes, la santé humaine, le changement climatique, les ressources ou l’eau, détaille Véronique du Crest, directrice qualité, sécurité, relations usagers et développement durable au CHU Toulouse. Alors que la surblouse jetable est incinérée une fois usagée, celle composée à 65% de coton peut être utilisée 82 fois puis recyclée tandis que la surblouse 100% polyester peut subir 252 lavages et également être recyclée.

La seconde est ainsi deux fois moins impactante que la jetable sauf pour la consommation d’eau car il en faut beaucoup pour créer du fil de coton. Le passage à la surblouse CNI, deux à cinq fois moins impactante que celle jetable, est ainsi toujours préférable. « Les surblouses jetables doivent être abandonnées au profit du textile, conclut Véronique du Crest. Nous avons pu avoir des freins au niveau des équipes, il est donc important d’impliquer la direction des soins. » Une enquête auprès des soignants sur le confort et la sécurité des soins a été menée pour une meilleure appropriation des tenues et un film est en préparation pour sensibiliser les équipes. Le passage au textile a déjà concerné une grosse partie des unités de réanimation du CHU et pourrait s’étendre au service des maladies infectieuses. Un bilan gaz à effet de serre est quant à lui en cours de réalisation à l’échelle du CHU.

Perrine Debacker
Article publié sur Hospimedia

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